Abbaye de Baume-Les-Messieurs |
Aujourd'hui, le 3 juin à Poligny, il fait 20°C, une
température plutôt maussade avec des précipitations légères. Nous avons commencé
la journée en visitant une abbaye clunisienne, située à Baume-Les-Messieurs.
C'est une abbaye avec une architecture faste et riche, de style toute à fait clunisienne.
Les clunisiens étaient l'antithèse des cisterciens. Elle fût construite lors du
sixième siècle et la cellule ecclésiastique de la famille des bénédictins fût inaugurée
en 909 par l'Abbé Bernot. Notre guide était une historienne archéologue
prénommée Anne-Marie, sa compétence en la matière était impeccable. L'abbaye
possède un des plus beaux tryptique du monde, c'est aussi un des plus fameux.
Il vient de Gand et il dénote la vie de Jésus en intégrant des scènes de l'Ancien
et du Nouveau Testament. Il faut aussi ajouter que c'était la deuxième vie du
site puisqu'on venait de trouver des vestiges de l'ère mérovingienne, des
vitraux datant de l'ère romane, post gallo-romaine. On se situe autour de 600 ans
après Jésus-Christ et ses vitraux seraient les plus vieux jamais découverts
jusqu'à présent. Comme la majorité des sites ecclésiastiques français, l'abbaye
a été pillée et vendue soit à l'État ou à des mécènes privés après la Révolution
française en 1791. Alors, une partie du site était inaccessible. Enfin, en 1849,
Prospère Mérimé a classé le site bâtiment historique français. Bref, l'abbaye
était d'une beauté spectaculaire et le décor dans lequel elle gît est fantasmagorique,
au creux d'une vallée intérieure, entourée de hautes falaises jurassiques.
Par la suite, nous avons continué notre périple en visitant
les grottes de l'abbaye, situées à une distance de 2,5 kilomètres du bâtiment
lui-même. La visite a été effectuée par une guide experte dans l'ère
jurassique. La vue était à couper le souffle avec des falaises à multiples
couches calcaires et d'une chute envahie par des lichens verdoyants. Pour
pénétrer dans la grotte, il a fallu longer un chemin entre la falaise et la
cascade. L'intérieur est un chemin aller simple de 600 mètres de long et il
nous amène à 120 mètres de profondeur en dessous de la formation rocheuse. Il y
a une petite rivière qui fait de la résurgence en surface, cette rivière est
alimentée par le Dard, un autre affluent. Lors des crues, la caverne est inondée
et la rivière de la caverne peut atteindre un débit de 11 mètres cubes par
seconde. La hauteur des salles de la caverne varie de 20 mètres à 80 mètres et
elles sont un sanctuaire pour des chauves-souris insectivores. Le site est
protégé par les lois européennes environnementales. La caverne fut découverte
en 1893 par Alfred Édouard Martel, il a réalisé la première topographie de la
grotte et des visites touristiques ont été établies à partir de 1904. La
température ambiante est toujours constante, à 11°C. On observe une excellente acoustique
naturelle due à la formation et à l'érosion des salles. La guide a fait jouer
de la musique et on a pu apprécier l'écho des salles de la caverne. Enfin, les
formations créées par l'érosion de l'eau sur la roche de type calcaire créent
une diversité étonnante de stalactites et de stalagmites et aussi des formes
diverses qui font travailler l'imaginaire des visiteurs.
Pour terminer notre excursion, nous avons été visiter la
maison natale de Louis Pasteur qui a été convertie en musée en son honneur.
Cette maison se situe à Dole et fût inaugurée par Pasteur de son vivant, chose
rare pour notre époque. Il n'a pas vécu longtemps dans cette demeure puisqu'il
n'y a vécu que 2 ans et demi. Cette attraction attire environ 9000 visiteurs
par année et est guidée par un homme passionné. Durant la visite, nous avons appris
que Louis Pasteur était d'abord intéressé par l'art et la littérature avant de
plonger dans le monde de la science. Son parcours sinueux vers la chimie et la
physique l'amena à travailler dans le domaine de la cristallographie. Il y fit
sa première grande découverte sur l'effet de la diversion de la lumière sur les
cristaux. Ensuite, il fût sollicité à travailler sur la stabilisation des
produits alimentaires, dont le vin. En effet, il travailla sur les principales
"maladies" du vin à cette époque soit l'amertume, l'acidification, la
brouille et la cassure du vin. Ces travaux lui permirent de s'initier au monde
de la microbiologie, qui, à cette époque, était à ses balbutiements. Grâce à
ses découvertes sur le monde microscopique, il élabora le principe de la
pasteurisation qui porte son nom. De fil en aiguille, il devint plus célèbre
dans le monde scientifique contemporain et s'intéressa à la génération spontanée.
Grâce à une expérience brillamment exécutée, il anéantira l'idée générale qui
consiste au fait que la vie avait la faculté d'apparaître par elle-même dans un
substrat stérile. Enfin, et non le moindre, de façon fortuite, il découvrit le
principe du vaccin. Cette découverte permit ainsi de guérir la maladie du
charbon qui touchait le bétail. Du même coup, il développa le vaccin contre la rage, ce qui
le rendit encore plus célèbre au niveau international.
Il est maintenant temps d'aller faire nos bagages, car une
grosse journée nous attend demain. En effet, nous traverserons la frontière en
direction de la Suisse où nous séjournerons une trentaine d'heures. À demain.
Georges Fournier et Pier-Luc Poissant
La cascade à côté de la grotte |
Chanceux, vous verrez les paysages alpins! J'espère que cette escapade suisse vous fera le plus grand bien. Ah! l'air pur des montagnes!
RépondreSupprimer