lundi 4 juin 2012

Suite de l'histoire du Jura

Abbaye de Baume-Les-Messieurs
 Jour 11

Aujourd'hui, le 3 juin à Poligny, il fait 20°C, une température plutôt maussade avec des précipitations légères. Nous avons commencé la journée en visitant une abbaye clunisienne, située à Baume-Les-Messieurs. C'est une abbaye avec une architecture faste et riche, de style toute à fait clunisienne. Les clunisiens étaient l'antithèse des cisterciens. Elle fût construite lors du sixième siècle et la cellule ecclésiastique de la famille des bénédictins fût inaugurée en 909 par l'Abbé Bernot. Notre guide était une historienne archéologue prénommée Anne-Marie, sa compétence en la matière était impeccable. L'abbaye possède un des plus beaux tryptique du monde, c'est aussi un des plus fameux. Il vient de Gand et il dénote la vie de Jésus en intégrant des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Il faut aussi ajouter que c'était la deuxième vie du site puisqu'on venait de trouver des vestiges de l'ère mérovingienne, des vitraux datant de l'ère romane, post gallo-romaine. On se situe autour de 600 ans après Jésus-Christ et ses vitraux seraient les plus vieux jamais découverts jusqu'à présent. Comme la majorité des sites ecclésiastiques français, l'abbaye a été pillée et vendue soit à l'État ou à des mécènes privés après la Révolution française en 1791. Alors, une partie du site était inaccessible. Enfin, en 1849, Prospère Mérimé a classé le site  bâtiment historique français. Bref, l'abbaye était d'une beauté spectaculaire et le décor dans lequel elle gît est fantasmagorique, au creux d'une vallée intérieure, entourée de hautes falaises jurassiques.

Par la suite, nous avons continué notre périple en visitant les grottes de l'abbaye, situées à une distance de 2,5 kilomètres du bâtiment lui-même. La visite a été effectuée par une guide experte dans l'ère jurassique. La vue était à couper le souffle avec des falaises à multiples couches calcaires et d'une chute envahie par des lichens verdoyants. Pour pénétrer dans la grotte, il a fallu longer un chemin entre la falaise et la cascade. L'intérieur est un chemin aller simple de 600 mètres de long et il nous amène à 120 mètres de profondeur en dessous de la formation rocheuse. Il y a une petite rivière qui fait de la résurgence en surface, cette rivière est alimentée par le Dard, un autre affluent. Lors des crues, la caverne est inondée et la rivière de la caverne peut atteindre un débit de 11 mètres cubes par seconde. La hauteur des salles de la caverne varie de 20 mètres à 80 mètres et elles sont un sanctuaire pour des chauves-souris insectivores. Le site est protégé par les lois européennes environnementales. La caverne fut découverte en 1893 par Alfred Édouard Martel, il a réalisé la première topographie de la grotte et des visites touristiques ont été établies à partir de 1904. La température ambiante est toujours constante, à 11°C. On observe une excellente acoustique naturelle due à la formation et à l'érosion des salles. La guide a fait jouer de la musique et on a pu apprécier l'écho des salles de la caverne. Enfin, les formations créées par l'érosion de l'eau sur la roche de type calcaire créent une diversité étonnante de stalactites et de stalagmites et aussi des formes diverses qui font travailler l'imaginaire des visiteurs.

Pour terminer notre excursion, nous avons été visiter la maison natale de Louis Pasteur qui a été convertie en musée en son honneur. Cette maison se situe à Dole et fût inaugurée par Pasteur de son vivant, chose rare pour notre époque. Il n'a pas vécu longtemps dans cette demeure puisqu'il n'y a vécu que 2 ans et demi. Cette attraction attire environ 9000 visiteurs par année et est guidée par un homme passionné. Durant la visite, nous avons appris que Louis Pasteur était d'abord intéressé par l'art et la littérature avant de plonger dans le monde de la science. Son parcours sinueux vers la chimie et la physique l'amena à travailler dans le domaine de la cristallographie. Il y fit sa première grande découverte sur l'effet de la diversion de la lumière sur les cristaux. Ensuite, il fût sollicité à travailler sur la stabilisation des produits alimentaires, dont le vin. En effet, il travailla sur les principales "maladies" du vin à cette époque soit l'amertume, l'acidification, la brouille et la cassure du vin. Ces travaux lui permirent de s'initier au monde de la microbiologie, qui, à cette époque, était à ses balbutiements. Grâce à ses découvertes sur le monde microscopique, il élabora le principe de la pasteurisation qui porte son nom. De fil en aiguille, il devint plus célèbre dans le monde scientifique contemporain et s'intéressa à la génération spontanée. Grâce à une expérience brillamment exécutée, il anéantira l'idée générale qui consiste au fait que la vie avait la faculté d'apparaître par elle-même dans un substrat stérile. Enfin, et non le moindre, de façon fortuite, il découvrit le principe du vaccin. Cette découverte permit ainsi de guérir la maladie du charbon qui touchait le bétail. Du même coup,  il développa le vaccin contre la rage, ce qui le rendit encore plus célèbre au niveau international.

Il est maintenant temps d'aller faire nos bagages, car une grosse journée nous attend demain. En effet, nous traverserons la frontière en direction de la Suisse où nous séjournerons une trentaine d'heures. À demain.

Georges Fournier et Pier-Luc Poissant



La cascade à côté de la grotte



1 commentaire:

  1. Chanceux, vous verrez les paysages alpins! J'espère que cette escapade suisse vous fera le plus grand bien. Ah! l'air pur des montagnes!

    RépondreSupprimer